Theo Romain





BORDER

Exposition collective
Commissariat : Robin Legge
Triennale d’art contemporain
Le Carillon, Tournai (BE)
Du 18 juin au 11 septembre 2022. 




Intersections organise à Tournai sa deuxième triennale d’art contemporain : BORDER. Un parcours d’expositions en plein air, dans trois musées et dans un lieu exceptionnellement ouvert au public, pour interroger nos expériences des frontières, intimes et politiques, actuelles et passées.

Cet été, la triennale d’art contemporain BORDER prend la forme d’une balade urbaine à Tournai, à la découverte d’une septantaine de drapeaux d’artistes belges et internationaux, provenant principalement de la collection Le Grand Large-Territoire de la pensée (éditions Bruno Robbe et Daniel Dutrieux) : Jacques Charlier, François Curlet, Édith Dekyndt, Michel François, Jacques Lizène, Emilio López-Menchero, Walter Swennen, Lawrence Weiner, Angel Vergara... Chaque drapeau de ce circuit en plein air est lié à une lithographie, une œuvre sur papier, pliée comme une carte, aussi fixe et immuable que le drapeau est insaisissable. Drapeaux et lithographies invitent à explorer le « territoire de la pensée » et à en interroger les frontières.

Différents lieux connus et moins connus feront également partie de BORDER : le Musée de Folklore et des Imaginaires, TAMAT-Musée de la Tapisserie et des Arts Textiles, le Musée des Beaux-Arts et l’ancienne brasserie-restaurant Le Carillon.

Immeuble Art Déco de l’architecte Henry Lacoste (Tournai, 1885 – Bruxelles, 1968), Le Carillon est l’un des rares bâtiments de la Grand Place à résister aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, grâce à son ossature de béton armé. Très lumineux, ses étages offrent une vue imprenable sur la ville. Ce bâtiment en travaux est le lieu idéal pour imaginer un avenir dans lequel tout est encore à construire. Les artistes Mohammed Alani, Abdullah Al Hakawati, Alain Bornain, Darwin Chapelier, Alexia Creusen, Céline Cuvelier, Wilfried Dsainbayonne, Thomas Israel, Sébastien Laurent, Sofhie Mavroudis, Mathieu Pernot, Théo Romain, Oussama Tabti et Cathy Weyders y interrogent les migrations. Loin des clichés, du bruit médiatique, des chiffres et du sensationnalisme, les récits d’exil, œuvres documentaires, regards sensibles, poétiques, décalés transmettent avec une profonde empathie, le désespoir face à la guerre, à l’absurdité des politiques migratoires européennes et nationales, mais aussi et surtout l’espoir d’une prise de conscience, d’un avenir meilleur. Une lueur d’espoir également présente dans le projet de drapeaux Road of Change (S.M.A.K., Gand), exposés au Carillon.

Même si l’exposition a été pensée antérieurement à l’invasion de l’Ukraine, la guerre est nécessairement présente dans l’esprit du visiteur, réaffirmant l’urgence des problématiques d’accueil et la nécessité de penser des politiques migratoires à long terme.

Dans les musées, Mohammed Alani, Emmanuel Bayon, Vincen Beeckman, Raffaela Crispino, Kasper Demeulemeester, Olivier Reman et Various Artists ouvrent le champ pour une exploration du sens du terme BORDER. Prononcé à la française ou à l’anglaise, BORDER évoque tantôt la protection, le soin, tantôt la frontière comprise au sens strict ou de façon beaucoup plus poétique.

La triennale BORDER est une plongée dans les expériences humaines de frontières, les frontières que l’on porte en soi, les récits d’exils et de migrations passés ou actuels.