Theo Romain
THÉO ROMAIN-SOBOTA
︎ — 1994




POISONS, FEU!!! Espace d’exposition, Besançon, FR
Exposition collective | 05.10.2019-02.11.2019





Poisons 


« Poisons, c’est la seule réponse que nous pouvions donner à nos politiques contemporaines.
La seule réponse valable à leur idéologie morne, leur révisionnisme de bas étage, et leurs institutions moralisatrices, garantes de leur propre légitimité.
Que l’on s’intéresse au milieu de l’art et de la culture, ou plus globalement aux enjeux sociaux et écologiques ; tout ne se résume plus pour eux qu’à un habile jeu de magouilles qui tend à nous changer en esclaves. C’est un jeu qui leur appartient, ce sont leurs règles et ils en sont les gardiens.
Poisons, c’est une réponse à cet hommage mou fait à Courbet : un hommage commandé par des politiques au pas. C’est une réponse à ceux qui ne voulaient voir en cette fierté régionale qu’un brave peintre, et non plus une figure de la Commune de Paris et du mouvement anarchiste. C’est oublier que La Fédération des Artistes de la Commune, appelant au “gouvernement du monde des arts par les artistes”, s’opposait en tout à ce que représentent aujourd’hui les institutions culturelles, bourgeoises.
Poisons, c’est le chant du coq qui agace quand il arrive en ville. C’est une corrida dont le vainqueur peut être taureau. C’est le danseur fou, seul sur la piste de danse.
Poisons, c’est une tentative de croiser les oeuvres de jeunes artistes qui sont autant de réactions -vives ou amères- à l’absurdité d’un système qui s’essouffle, et dont il est peut-être temps de renverser les valeurs condescendantes. Mais c’est aussi une tentative d’agora, comme elles se sont inventées sur les ronds-points ou lors d’assemblées populaires. Un moment pour reconsidérer l’oppression, et changer ses outils en objets d’art ; c’est à dire des objets de discussion et de débat.
Autant d’angoisses cristallisées en propositions esthétiques : l’oppression d’une mère qui tue quand elle ne nous reconnait pas, les outils du maintien de l’ordre qui prennent la forme de mobilier urbain, un CRS qui se dresse en ruine - comme appartenant à une autre époque -, les sols ravagés transformés en tableaux, un homme qui lance au père le fruit de leur discorde, car on l’a condamné pour y avoir goûté.
Ne jouons plus selon leurs règles. »


Claude Boudeau et Mathieu Van Herzeele

Avec les artistes suivants : Abel Azcona, Moumen Bouchala, Alexandre Jouffroy, Théo Romain-Sobota, Emilie Viollon, Sara-Lou Bertelot Fogel, Brutas collective, Félix Basset, Jean-Michel Blondeau

Commissariat : Claude Boudeau & Mathieu Van Herzeele









© Crédit photo : Théo Romain-Sobota


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